Dépression
Pour ma part toute personne vivant dans un pays industrialisé et/ou dans une grande ville, souffre de dépression au moins une fois dans sa vie. Elle peut toucher une personne à n’importe quel âge quelque soit sa profession, sa situation économique et sociale. Cette pathologie arrive toujours sans crier gare.
La définition est un trouble mental, qui est déterminé par des baisses d’humeurs, des pertes de concentration, une faible estime de soi, des pensées pessimistes, négatives et une perte des plaisirs simples de la vie. Ces premiers symptômes sont annonciateurs d’une dépression. Par la suite les signes se ressentent plus sur le plan physique, on perd le sommeil, on rumine toute la nuit des idées noires, on a des maux de tête, des douleurs musculaires, articulaires, et abdominales, on perd aussi l’appétit. Il faut au minimum 5 des symptômes cités ci-dessus et que cela dure au moins deux semaines afin que le diagnostic de dépression clinique soit prononcé.
Cette maladie est très handicapante, car elle va toucher le patient au plus profond de son être en mettant en péril son environnement familial et professionnel (ou sa scolarité si c’est un enfant). De ce fait, le patient va se retrouver seul face à sa dépression. Elle peut être un épisode unique et de longue durée ou chronique qu’on appellera dépression récurrente.
Biologiquement c’est la baisse d’un ou des monoamines tels que la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine qui est en cause.
La sérotonine se trouve dans le cerveau et dans le système digestif. Elle régule la thermorégulation, les comportements alimentaires, les comportements sexuels, le cycle veille- sommeil, la douleur, l’anxiété ou le contrôle moteur.
La noradrénaline se trouve dans le système nerveux central et le système nerveux périphérique. Elle est sécrétée dans les glandes surrénales et libérée dans la circulation générale où elle est responsable de la fameuse décharge d’adrénaline dans les cas de stress ou d’effort intense. Elle joue un rôle dans les stimulis, l’attention sélective, la vigilance, les émotions, le réveil, le sommeil, le rêve, les cauchemars, l’apprentissage et la mémoire.
La dopamine se trouve dans le système nerveux central, elle est synthétisée principalement dans la substance noire et dans l’aire tegmentale ventrale qui se situe dans le mésencéphale (partie supérieure du tronc cérébral). Elle joue un rôle dans la cognition, le comportement, les fonctions motrices, la motivation, les récompenses, le sommeil et la mémoire. On l’utilise en perfusion continue comme tonique du rythme cardiaque, elle permet de maintenir la pression artérielle et le débit cardiaque comme chez les patients en état de choc. La dopamine est incriminée dans les troubles de déficit de l’attention/hyperactivité.
Les causes de la dépression sont multiples. Il y a un facteur biologique, psychologique et social qu’il faut prendre en compte.
Une théorie psychologique explique qu’une personne vulnérabilisée peut sombrer dans la dépression à cause des stress liés aux expériences de la vie. Cela peut être du à une rupture amoureuse, une déception scolaire, la perte d’un emploi, difficultés financières, le décès d’un proche et bien d’autres aléas de la vie.
Mais une dépression peut aussi être liée à une lésion au cervelet, les causes peuvent être diverses, des blessures, tumeurs, maladies à Guam, maladie de Parkinson, AVC...
Les drogues, l’alcool, le cannabis, le tabac peuvent mener à la dépression, surtout en cas de sevrage choc. La nicotine ou autres substances toxiques vont se fixer sur les récepteurs synaptiques dans le cerveau, ce qui va provoquer une baisse de monoamine.
Des changements hormonaux, tels qu’une grossesse, une ménopause, des maladies endocriniennes (thyroïde) peuvent favoriser la dépression.
Des maladies physiques chroniques peuvent favoriser les dépressions, le diabète, les cancers, crises cardiaques...
Dans les facteurs psychologiques des traits de caractère ou de personnalité faible, tels que le manque de confiance en soi, ou des troubles psychiatrique comme l’anxiété chronique peuvent aussi favoriser l’apparition d’une dépression.
Les traitements sont divers et variés, mais le plus courant est d’aller voir un psychiatre qui va prescrire un antidépresseur, un médicament psychotrope. L’antidépresseur va agir sur les neurotransmetteurs monoaminergiques.
Je suis nutritionniste, je peux selon la demande du patient le traiter sans antidépresseurs ou l’accompagner pendant sa prise d’antidépresseurs pour l’aider à sortir de sa dépression.
Le problème avec les antidépresseurs c’est que nous ne pouvons pas du tout les marier avec les plantes, comme par exemple le millepertuis, la passiflore... il y aurait des interactions avec le médicament.
Les proches sont aussi touchés par une personne dépressive, il faut faire attention à ne pas s’épuiser face à eux, car cela peut puiser une énergie folle à essayer de remonter l’état d’un dépressif. Ne pas oublier que le proche peut aussi consulter un psychologue, de cette manière il s’aidera lui-même et pourra aider aussi la personne dépressive.
Le proche ne doit pas le juger ou le culpabiliser sinon cela peut aggraver la pathologie.
Ne pas oublier que la dépression n’est pas un manque de volonté, mais que c’est une maladie à part entière.
Si un dépressif évoque le suicide, il faut tout de suite prendre ses propos au sérieux, lui demander de prendre contact ou de l’accompagner auprès d’un professionnel. Dans les cas beaucoup plus graves il faudra faire appel directement aux urgences (144 pour la suisse).
Une dépression se soigne, tout le monde peut s’en relever, mais pour cela il faut être bien accompagné, que ce soit par des professionnels de la santé ou des proches. Il faut aussi de la patience et de la persévérance.
Je finirais avec une citation que j’aime bien et que vous reconnaîtrez peut-être :
"Si un jour tu te sens inutile et déprimé, souviens-toi :
Un jour tu étais le spermatozoïde le plus rapide de tous."
Coluche
Céline Bonvin